Vous et votre personnage JDR ?
Vous et votre personnage JDR ?
Je débarque un peu de nulle part, je m'excuse !
Je me présente. Je m'appelle Elie, j'ai 20 ans, je suis un étudiant qui vit à dans la banlieue parisienne. Je fais partie du club de JDR "Le Cercle Fantastique" sous le même pseudonyme 'Sabranise' qui situé dans la banlieue Sud de Paris depuis 2 ans et le JDR sur table me passionne depuis des années notamment INS, Cyberpunk Red, D&D5 etc...
Je suis en train de faire une recherche qui concerne le monde du JDR et je souhaite rassembler un maximum de témoignages afin de pouvoir faire une synthèse et un travail dessus !
Récemment je me suis posé la question du lien entre le rôliste à son/ses personnage.s incarnés.
Et j'ai commencé à trouver le sujet vraiment intéressant pour en faire mon enquête et éventuellement en faire une synthèse. Puisque que contrairement aux autres supports tels que le cinéma interactif (Black Mirror : Bandersnatch par ex), le livre dont vous êtes le héros ou le jeu-vidéo, le personnage que vous incarnez n'est souvent pas crée de toute part par vous, généralement il a déjà un physique, un caractère, un background, un style vestimentaire... (sauf les personnages pré-tirés).
C'est sur cet aspect là que le jeu de rôle sur table se démarque et que la question du lien du rôliste à son personnage mérite de se poser. Puisque que pour certains en fonction du temps passé à l'incarner, de la qualité du jeu autour de la table et de l'univers : certains personnages incarnés sont inoubliables et fortement liés à vous et d'autres absolument pas. Pourquoi ? Comment ?
Du coup, me voilà, j'enquête ! et j'ai préparé une liste de questions pour vous les rôlistes. Ca m'aiderait énormément dans ma démarche si vous répondez même à une seule question.
Questions :
-N'hésitez pas à vous exprimer en référençant vos parties JDR fait au club ou en dehors et de vos personnages les plus mémorables ou les plus oubliables.
-- N'hésitez pas à répondre en MP si vous préférez faire ainsi.
1. Par rapport à votre personnage incarné, comment ce lien débute entre toi et le personnage que tu t'es crée / ou que le MJ t'a attribué? À la création? Durant le jeu ? Quand iel est mort ? etc...
2. Mais alors, pourquoi cet intérêt à votre personnage incarné apparait ? Y a t-il des raisons particulières à cela ?
3. Dans la vie quotidienne, avoir cet intérêt à ce personnage incarné vous pousse à faire des petites (ou grandes) choses différentes qu'un non-rôliste ne ferait pas ? Jusqu'où va cet lien ? (cosplay? Illustration? bouquin? autre chose?)
4. Concrètement, avoir des incarnations de personnages de jeu de rôle. Ca vous apporte quoi ? Ca vous donne quoi ?
5. En tant que MJ qui a été déjà joueur, est-ce que vous ressentez une grande différence de ressenti dans vos personnages incarnés ?
6. Est-ce que votre intérêt pour votre personnage peut s'arrêter? Si oui, comment ça se fait ?
7. Est-ce que ce lien à votre personnage aurait-il pu se faire sans la présence des personnages incarné par les autres joueurs ou même des PNJ du MJ de votre table ? C'est une construction collective alors ?
8. Sinon est-ce que le souvenir d'un personnage incarné maintenant plus utilisé vous fait encore ressentir des émotions ?
Quelques questions par des personnes non-rôliste :
9. Y a-t-il des moments dans vos vies quotidiennes (quand tu es dans le métro/rer, quand tu es au boulot/à la fac, en famille/entre potes ou encore quand vous rêvassez /fantasmez sur une vie différente; etc.) quand une émotion bonne ou mauvaise vous fait penser à votre personnage? Quand une situation/interaction désagréable survient tu t'imagines -a postiori- avoir réagit différemment selon le caractère de ton personnage?
10. Est-ce que vous incarnez vos personnages de façon théâtrale ? Est-ce que le caractère ce celui-ci vous affecte d'une manière ou d'une autre? Et/ou affecte les autres ?
11. Quand votre personnage meurt, qu'est ce que ça vous fait ? Faites-vous quelque chose de particulier ?
12. Est-ce que vous sortez de votre zone de confort quand vous inventez des personnages ou est-ce qu'il sont fait à votre image ?
13. Qu'est-ce qui vous motive à inventer ces personnages et ultimement à tisser des souvenirs avec eux ?
14. Est-ce que vous parlez de vos parties et de vos personnages à votre cercle intime (amis/conjoint/famille) ?
15. Est-ce que le jeu de rôle et l'incarnation de votre personnage vous permet de vous évader? Si oui, de quoi ?
Je me présente. Je m'appelle Elie, j'ai 20 ans, je suis un étudiant qui vit à dans la banlieue parisienne. Je fais partie du club de JDR "Le Cercle Fantastique" sous le même pseudonyme 'Sabranise' qui situé dans la banlieue Sud de Paris depuis 2 ans et le JDR sur table me passionne depuis des années notamment INS, Cyberpunk Red, D&D5 etc...
Je suis en train de faire une recherche qui concerne le monde du JDR et je souhaite rassembler un maximum de témoignages afin de pouvoir faire une synthèse et un travail dessus !
Récemment je me suis posé la question du lien entre le rôliste à son/ses personnage.s incarnés.
Et j'ai commencé à trouver le sujet vraiment intéressant pour en faire mon enquête et éventuellement en faire une synthèse. Puisque que contrairement aux autres supports tels que le cinéma interactif (Black Mirror : Bandersnatch par ex), le livre dont vous êtes le héros ou le jeu-vidéo, le personnage que vous incarnez n'est souvent pas crée de toute part par vous, généralement il a déjà un physique, un caractère, un background, un style vestimentaire... (sauf les personnages pré-tirés).
C'est sur cet aspect là que le jeu de rôle sur table se démarque et que la question du lien du rôliste à son personnage mérite de se poser. Puisque que pour certains en fonction du temps passé à l'incarner, de la qualité du jeu autour de la table et de l'univers : certains personnages incarnés sont inoubliables et fortement liés à vous et d'autres absolument pas. Pourquoi ? Comment ?
Du coup, me voilà, j'enquête ! et j'ai préparé une liste de questions pour vous les rôlistes. Ca m'aiderait énormément dans ma démarche si vous répondez même à une seule question.
Questions :
-N'hésitez pas à vous exprimer en référençant vos parties JDR fait au club ou en dehors et de vos personnages les plus mémorables ou les plus oubliables.
-- N'hésitez pas à répondre en MP si vous préférez faire ainsi.
1. Par rapport à votre personnage incarné, comment ce lien débute entre toi et le personnage que tu t'es crée / ou que le MJ t'a attribué? À la création? Durant le jeu ? Quand iel est mort ? etc...
2. Mais alors, pourquoi cet intérêt à votre personnage incarné apparait ? Y a t-il des raisons particulières à cela ?
3. Dans la vie quotidienne, avoir cet intérêt à ce personnage incarné vous pousse à faire des petites (ou grandes) choses différentes qu'un non-rôliste ne ferait pas ? Jusqu'où va cet lien ? (cosplay? Illustration? bouquin? autre chose?)
4. Concrètement, avoir des incarnations de personnages de jeu de rôle. Ca vous apporte quoi ? Ca vous donne quoi ?
5. En tant que MJ qui a été déjà joueur, est-ce que vous ressentez une grande différence de ressenti dans vos personnages incarnés ?
6. Est-ce que votre intérêt pour votre personnage peut s'arrêter? Si oui, comment ça se fait ?
7. Est-ce que ce lien à votre personnage aurait-il pu se faire sans la présence des personnages incarné par les autres joueurs ou même des PNJ du MJ de votre table ? C'est une construction collective alors ?
8. Sinon est-ce que le souvenir d'un personnage incarné maintenant plus utilisé vous fait encore ressentir des émotions ?
Quelques questions par des personnes non-rôliste :
9. Y a-t-il des moments dans vos vies quotidiennes (quand tu es dans le métro/rer, quand tu es au boulot/à la fac, en famille/entre potes ou encore quand vous rêvassez /fantasmez sur une vie différente; etc.) quand une émotion bonne ou mauvaise vous fait penser à votre personnage? Quand une situation/interaction désagréable survient tu t'imagines -a postiori- avoir réagit différemment selon le caractère de ton personnage?
10. Est-ce que vous incarnez vos personnages de façon théâtrale ? Est-ce que le caractère ce celui-ci vous affecte d'une manière ou d'une autre? Et/ou affecte les autres ?
11. Quand votre personnage meurt, qu'est ce que ça vous fait ? Faites-vous quelque chose de particulier ?
12. Est-ce que vous sortez de votre zone de confort quand vous inventez des personnages ou est-ce qu'il sont fait à votre image ?
13. Qu'est-ce qui vous motive à inventer ces personnages et ultimement à tisser des souvenirs avec eux ?
14. Est-ce que vous parlez de vos parties et de vos personnages à votre cercle intime (amis/conjoint/famille) ?
15. Est-ce que le jeu de rôle et l'incarnation de votre personnage vous permet de vous évader? Si oui, de quoi ?
- Gollum
- Messages : 32
- Enregistré le : 28 nov. 2021, 13:43
Re: Vous et votre personnage JDR ?
1) A la création. J'essaie toujours de le rendre le plus vivant possible, d'imaginer son caractère et son passé en fonction de ses caractéristiques. Donc, forcément, je lui insuffle un peu de mon âme : même s'il n'a pas vécu les mêmes choses que moi et si je le conçois très différent de ce que je suis, c'est tout de même moi qui imagine ce qu'il est et qui en invente les raisons !
2) Du fait que c'est moi qui l'imagine, il est forcément une partie de moi-même, peut-être ce que je serai devenu si j'avais vécu les mêmes choses que lui… Ou qu'elle. Fort heureusement, ma vie est bien plus ordinaire et surtout souvent bien plus calme que celle de mes personnages !
3) Mon lien à mon personnage est essentiellement lié au jeu. Il peut m'arriver de me découvrir un point commun avec lui (tiens, je ne m'étais pas rendu compte que j'aimais beaucoup cette couleur), mais ça ne va guère plus loin… Bien sûr, je ne pense pas à lui que pendant la partie. J'imagine des trucs en dehors et je les rajoute ensuite à son background ou à sa description. mais je n'y passe pas des heures. Ca me vient quand ça me vient, au gré de l'inspiration du moment…
4) Le plaisir de vivre une autre vie que la mienne… Si j'étais lui, ou elle, qu'est-ce que je ferais, qu'est-ce que je ressentirais ? J'ai une tendance extrêmement simulationniste.
5) Oui. J'utilise souvent des scénarios tout fait (les PNJ sont déjà créés, avec des motivations que je n'ai pas moi-même choisies), alors que je joue très rarement des prétirés. Et quand je crée mes scénarios moi-même, je ne peaufine pas autant les PNJ. Je vais en jouer plein, je les survole donc beaucoup plus. Leur lien avec moi est beaucoup plus léger. Ce sont plus des archétypes de films, de séries ou de littérature, même si j'essaie de leur donner un peu plus de substance que ça.
6) Il s'arrête quand la campagne s'arrête. Ou quand le personnage meurt et que j'en crée un autre. J'ai aimé l'incarner, j'en garde un très bon souvenir, mais je ne continue plus de le développer. Mon personnage devient figé.
7) La présence des autres PJ et des PNJ est essentielle pour que mon personnage évolue. Moins pour sa création. Même si je le fais en tenant compte des choix du groupe (je ne vais pas prendre un guerrier s'il y en a déjà beaucoup et qu'il manque un voleur ou un magicien, pour le dire simplement). Mais je me charge tout seul de sa personnalité et de son background (à moins que les règles du jeu n'y fasse explicitement intervenir les autres joueurs, comme dans Fate par exemple). Et je n'aime pas trop qu'on me donne des conseils à ce sujet. C'est mon personnage ! Par contre, mon personnage est vivant et il évoluera, surtout s'il est joué longtemps. Et là, comme dans la vie réelle, l'influence de ses amis (et de ses ennemis !) sera énorme.
8) Oui. C'est un peu comme le souvenir de personnes que j'ai côtoyées, appréciées, mais que je ne vois plus. Généralement d'excellents souvenirs.
9) Je ne peux pas garantir que ça ne m'est jamais arrivé (l'inconscient étant ce qu'il est) mais je n'en ai pas souvenir. Aussi riche et fort que soit mon lien à mon personnage durant le jeu, ce lien avec lui n'existe précisément que dans le cadre du jeu. C'est là que mon personnage s'exprime. Face à une même situation, nous ne réagirions pas du tout de la même manière. Ni moi à sa place, ni lui à la mienne. Donc, dans son cadre, c'est comme lui que j'essaie de penser. Mais dans le mien (notre monde réel), c'est ma personnalité qui s'exprime.
10) Je les incarne avec le maximum de roleplay, en effet. Même si je peux utiliser la troisième personne du singulier pour en parler, autrement dit, si ce n'est pas forcément de façon "théâtrale". J'essaie toujours de rendre mon personnage le plus vivant possible. Et j'espère que les autres le voient vivre devant eux, au point de ne plus me voir. Maintenant, je ne suis pas certain d'y parvenir !
11) Ca peut me rendre un peu triste. Si c'est une fin stupide, inattendue, plus liée à des jets de dés ratés qu'aux événements du scénario. C'est frustrant de perdre bêtement un personnage dans lequel on s'est beaucoup investi. Si ça mort découle des événements et que ça forme une belle histoire, par contre, ça ne me heurte pas du tout parce que c'est logique avec ce qu'il a vécu. Le souvenir de ce personnage en sera d'autant plus mémorable… En tout cas, dans un cas comme dans l'autre, je n'ai aucun problème pour en créer un nouveau. Et je ne suis jamais tenté de rejouer le même, et encore moins son clone avec des différences marginales. Quand mon personnage meurt, je commence à imaginer le suivant.
12) Oui, j'adore jouer des personnages très différents de moi, qui ont vécu des choses extrêmement différentes de ce que moi j'ai vécu. Bien plus dramatiques, ou bien plus banales. Homme, femme, jeune, âgée, extraterrestre à la pensée bizarre… Vivre une autre vie est pour moi le but ultime du jeu de rôle en tant que joueur. Il y a toutefois des choses que je ne peux pas incarner en tant que joueur, parce que je ne les comprends tout simplement pas : un alter ego pervers (au sens psychiatrique du terme) ou raciste me serait insupportable. Alors je ne le fais pas. Je ne peux pas incarner un personnage fondamentalement opposé à mes valeurs profondes. Par contre, en tant que MJ, hé, hé, hé, je n'ai aucun mal à jouer un vrai salopard… Mais, bon, dans ce cas, je ne cherche plus du tout à raisonner comme lui. Je me contente juste de le jouer.
13) Osons le mot : l'inspiration. Le personnage me tombe souvent dessus au moment où je le crée. Au gré d'une illustration du jeu, ou glanée ailleurs, d'une description du background. Tout à coup, une idée prend forme et j'ai envie de jouer ce personnage. Et puis je commence à le détailler, à approfondir le pourquoi de ses caractéristiques, à imaginer ce qu'il a vécu et le comportement qui en découle… Bref, le personnage prend rapidement vie devant moi… ou surgit de mon inconscient, pour le dire de façon psychanalytique.
14) Peu. J'en parle éventuellement aux autres joueurs et au MJ. mais sans les enquiquiner avec et seulement pour les besoins de la partie. De même que j'exprime assez peu mes émotions ou ce que je ressens dans la vie réelle. Je préfère les vivre qu'en parler. C'est pareil avec mes personnages. Je préfère vivre cette autre vie grâce au jeu de rôle qu'en discuter.
15) Oui. Attention, on va parler psychanalyse ! Mes personnages me permettent d'échapper aux limites de mon sur-moi. Grâce à eux, je sais que j'exprime une autre part de ma personnalité, inconsciente, refoulée. Et que je peux ainsi la laisser remonter à la surface de ma conscience. Je n'hésite donc pas à exprimer des émotions que je ressens au travers du personnage et qui ne seraient pas nécessairement les miennes même si je vivais les mêmes événements… Et puis, en tant que MJ, j'ai toujours remarqué que mes joueurs exprimaient une part plus ou moins cachée d'eux-mêmes dans leurs personnages. Alors je me dis que ça doit bien être la même chose pour moi.
2) Du fait que c'est moi qui l'imagine, il est forcément une partie de moi-même, peut-être ce que je serai devenu si j'avais vécu les mêmes choses que lui… Ou qu'elle. Fort heureusement, ma vie est bien plus ordinaire et surtout souvent bien plus calme que celle de mes personnages !
3) Mon lien à mon personnage est essentiellement lié au jeu. Il peut m'arriver de me découvrir un point commun avec lui (tiens, je ne m'étais pas rendu compte que j'aimais beaucoup cette couleur), mais ça ne va guère plus loin… Bien sûr, je ne pense pas à lui que pendant la partie. J'imagine des trucs en dehors et je les rajoute ensuite à son background ou à sa description. mais je n'y passe pas des heures. Ca me vient quand ça me vient, au gré de l'inspiration du moment…
4) Le plaisir de vivre une autre vie que la mienne… Si j'étais lui, ou elle, qu'est-ce que je ferais, qu'est-ce que je ressentirais ? J'ai une tendance extrêmement simulationniste.
5) Oui. J'utilise souvent des scénarios tout fait (les PNJ sont déjà créés, avec des motivations que je n'ai pas moi-même choisies), alors que je joue très rarement des prétirés. Et quand je crée mes scénarios moi-même, je ne peaufine pas autant les PNJ. Je vais en jouer plein, je les survole donc beaucoup plus. Leur lien avec moi est beaucoup plus léger. Ce sont plus des archétypes de films, de séries ou de littérature, même si j'essaie de leur donner un peu plus de substance que ça.
6) Il s'arrête quand la campagne s'arrête. Ou quand le personnage meurt et que j'en crée un autre. J'ai aimé l'incarner, j'en garde un très bon souvenir, mais je ne continue plus de le développer. Mon personnage devient figé.
7) La présence des autres PJ et des PNJ est essentielle pour que mon personnage évolue. Moins pour sa création. Même si je le fais en tenant compte des choix du groupe (je ne vais pas prendre un guerrier s'il y en a déjà beaucoup et qu'il manque un voleur ou un magicien, pour le dire simplement). Mais je me charge tout seul de sa personnalité et de son background (à moins que les règles du jeu n'y fasse explicitement intervenir les autres joueurs, comme dans Fate par exemple). Et je n'aime pas trop qu'on me donne des conseils à ce sujet. C'est mon personnage ! Par contre, mon personnage est vivant et il évoluera, surtout s'il est joué longtemps. Et là, comme dans la vie réelle, l'influence de ses amis (et de ses ennemis !) sera énorme.
8) Oui. C'est un peu comme le souvenir de personnes que j'ai côtoyées, appréciées, mais que je ne vois plus. Généralement d'excellents souvenirs.
9) Je ne peux pas garantir que ça ne m'est jamais arrivé (l'inconscient étant ce qu'il est) mais je n'en ai pas souvenir. Aussi riche et fort que soit mon lien à mon personnage durant le jeu, ce lien avec lui n'existe précisément que dans le cadre du jeu. C'est là que mon personnage s'exprime. Face à une même situation, nous ne réagirions pas du tout de la même manière. Ni moi à sa place, ni lui à la mienne. Donc, dans son cadre, c'est comme lui que j'essaie de penser. Mais dans le mien (notre monde réel), c'est ma personnalité qui s'exprime.
10) Je les incarne avec le maximum de roleplay, en effet. Même si je peux utiliser la troisième personne du singulier pour en parler, autrement dit, si ce n'est pas forcément de façon "théâtrale". J'essaie toujours de rendre mon personnage le plus vivant possible. Et j'espère que les autres le voient vivre devant eux, au point de ne plus me voir. Maintenant, je ne suis pas certain d'y parvenir !
11) Ca peut me rendre un peu triste. Si c'est une fin stupide, inattendue, plus liée à des jets de dés ratés qu'aux événements du scénario. C'est frustrant de perdre bêtement un personnage dans lequel on s'est beaucoup investi. Si ça mort découle des événements et que ça forme une belle histoire, par contre, ça ne me heurte pas du tout parce que c'est logique avec ce qu'il a vécu. Le souvenir de ce personnage en sera d'autant plus mémorable… En tout cas, dans un cas comme dans l'autre, je n'ai aucun problème pour en créer un nouveau. Et je ne suis jamais tenté de rejouer le même, et encore moins son clone avec des différences marginales. Quand mon personnage meurt, je commence à imaginer le suivant.
12) Oui, j'adore jouer des personnages très différents de moi, qui ont vécu des choses extrêmement différentes de ce que moi j'ai vécu. Bien plus dramatiques, ou bien plus banales. Homme, femme, jeune, âgée, extraterrestre à la pensée bizarre… Vivre une autre vie est pour moi le but ultime du jeu de rôle en tant que joueur. Il y a toutefois des choses que je ne peux pas incarner en tant que joueur, parce que je ne les comprends tout simplement pas : un alter ego pervers (au sens psychiatrique du terme) ou raciste me serait insupportable. Alors je ne le fais pas. Je ne peux pas incarner un personnage fondamentalement opposé à mes valeurs profondes. Par contre, en tant que MJ, hé, hé, hé, je n'ai aucun mal à jouer un vrai salopard… Mais, bon, dans ce cas, je ne cherche plus du tout à raisonner comme lui. Je me contente juste de le jouer.
13) Osons le mot : l'inspiration. Le personnage me tombe souvent dessus au moment où je le crée. Au gré d'une illustration du jeu, ou glanée ailleurs, d'une description du background. Tout à coup, une idée prend forme et j'ai envie de jouer ce personnage. Et puis je commence à le détailler, à approfondir le pourquoi de ses caractéristiques, à imaginer ce qu'il a vécu et le comportement qui en découle… Bref, le personnage prend rapidement vie devant moi… ou surgit de mon inconscient, pour le dire de façon psychanalytique.
14) Peu. J'en parle éventuellement aux autres joueurs et au MJ. mais sans les enquiquiner avec et seulement pour les besoins de la partie. De même que j'exprime assez peu mes émotions ou ce que je ressens dans la vie réelle. Je préfère les vivre qu'en parler. C'est pareil avec mes personnages. Je préfère vivre cette autre vie grâce au jeu de rôle qu'en discuter.
15) Oui. Attention, on va parler psychanalyse ! Mes personnages me permettent d'échapper aux limites de mon sur-moi. Grâce à eux, je sais que j'exprime une autre part de ma personnalité, inconsciente, refoulée. Et que je peux ainsi la laisser remonter à la surface de ma conscience. Je n'hésite donc pas à exprimer des émotions que je ressens au travers du personnage et qui ne seraient pas nécessairement les miennes même si je vivais les mêmes événements… Et puis, en tant que MJ, j'ai toujours remarqué que mes joueurs exprimaient une part plus ou moins cachée d'eux-mêmes dans leurs personnages. Alors je me dis que ça doit bien être la même chose pour moi.
Modifié en dernier par Gollum le 18 janv. 2022, 17:51, modifié 1 fois.
Re: Vous et votre personnage JDR ?
Merci beaucoup Gollum d'avoir pris le temps de me répondre. Tu me donne pas mal de pistes intéressantes !
Pour plus de facilité pour les prochains qui veulent répondre mais le questionnaire semble trop lourd.
J'ai fait un formulaire google form pour plus de simplicité !
Lien du formulaire : voir plus bas
Edit fabs : Suppression du lien à la demande de l'auteur du post.
Pour plus de facilité pour les prochains qui veulent répondre mais le questionnaire semble trop lourd.
J'ai fait un formulaire google form pour plus de simplicité !
Lien du formulaire : voir plus bas
Edit fabs : Suppression du lien à la demande de l'auteur du post.
Modifié en dernier par Fab's le 18 janv. 2022, 18:44, modifié 2 fois.
Raison : suppression du lien à la demande de l'auteur du post.
Raison : suppression du lien à la demande de l'auteur du post.
- Greystoke
- Président
- Messages : 3563
- Enregistré le : 12 oct. 2014, 12:22
Re: Vous et votre personnage JDR ?
salut,Sabranise a écrit : ↑18 janv. 2022, 12:55 Merci beaucoup Gollum d'avoir pris le temps de me répondre. Tu me donne pas mal de pistes intéressantes !
Pour plus de facilité pour les prochains qui veulent répondre mais le questionnaire semble trop lourd.
J'ai fait un formulaire google form pour plus de simplicité !
Lien du formulaire : https://forms.gle/KybbcAd4cuYu8Uzq6
Quelle est ta deadline pour les réponses?
"Je suis un honnête commerçant." Jebediah Frichet, honnête commerçant jusqu'à preuve du contraire, Grand inquisiteur. Ecryme
"Si tu entends une mélodie, sache que c'était moi." Peymilou de Puycorbeau, barde attachiante. Héros et dragons
"Si tu entends une mélodie, sache que c'était moi." Peymilou de Puycorbeau, barde attachiante. Héros et dragons
- Sabranise
- Messages : 2
- Enregistré le : 18 janv. 2022, 16:13
Re: Vous et votre personnage JDR ?
Je me suis décidé à faire un compte pour que ça soit plus facile car je me suis rendu compte que je ne pouvais pas modifier mes anciens posts.
ahlala
Le bon lien pour le formulaire est ici :
https://forms.gle/k6ziCmHxn6nVu4Yi6
Si un admin peut supprimer ce message, ou du moins ce lien pour éviter les confusions. Ce serait cool ! Désolé du dérangement...
ahlala
Le bon lien pour le formulaire est ici :
https://forms.gle/k6ziCmHxn6nVu4Yi6
Si un admin peut supprimer ce message, ou du moins ce lien pour éviter les confusions. Ce serait cool ! Désolé du dérangement...
Modifié en dernier par Sabranise le 19 janv. 2022, 10:28, modifié 2 fois.
- Fab's
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Re: Vous et votre personnage JDR ?
c'est fait monseigneur, à votre service.
+1 à @Greystoke une deadline c'est bien, ok pour dans la semaine du couprant de libriste a écrit :► Afficher le texte
enfin je suis un peu perturbé par la tournure des questions, on semble parler d'un·e seul·e personnage, à mon actif j'en ai quelques centaines…
je dois songer à un·e personnage particuli·ère·er pour tes réponses ou je réponds en gros à l'idée en faisant une moyenne de tou·te·s ?
Modifié en dernier par Fab's le 18 janv. 2022, 18:45, modifié 2 fois.
Raison : edit perso
Raison : edit perso
J'étais le bureau.
Do not feed the troll in me
CdG : Vidéos rôlistes, jdr et bêtises !(lien peertube)
Visiter mon Blog JdR & Sysadmin! (avec des morceaux de Puzzle, mika ou Greystoke dedans!)
RIDE TO LIVE LIVE TO RIDE
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- Gollum
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- Enregistré le : 28 nov. 2021, 13:43
Re: Vous et votre personnage JDR ?
De rien, ce fut un réel plaisir de se remémorer tous ces personnages et de réfléchir au lien que j'avais entretenu avec eux…Sabranise a écrit : ↑18 janv. 2022, 12:55Merci beaucoup Gollum d'avoir pris le temps de me répondre. Tu me donne pas mal de pistes intéressantes !
- Sabranise
- Messages : 2
- Enregistré le : 18 janv. 2022, 16:13
Re: Vous et votre personnage JDR ?
Merci ! Désolé du dérangement...
Pas de soucis, tu peux me répondre en MP !rant de libriste a écrit :► Afficher le texte
Ok noté, je les utiliserais dans le futur. Merci.
Tu peux faire l'un ou l'autre. ou bien l'un ET l'autreFab's a écrit : ↑18 janv. 2022, 18:43 enfin je suis un peu perturbé par la tournure des questions, on semble parler d'un·e seul·e personnage, à mon actif j'en ai quelques centaines…
je dois songer à un·e personnage particuli·ère·er pour tes réponses ou je réponds en gros à l'idée en faisant une moyenne de tou·te·s ?
Choisis-ce qui te semble le plus pertinent, est-ce que tu constate que pour l'ensemble de tes personnages c'est plutôt pareil et si tu te rends compte que pour un ou deux personnages ton ressenti était complètement différent, ca m'intéresserait beaucoup de savoir qui sont-ils et pourquoi ton lien avec eux se démarquent des autres.
Je n'ai pas posé cette question dans le questionnaire, mais ça m'intéresserait de savoir qui sont vos personnages les plus marquants et pourquoi ? Si jamais tu as envie de continuer à me raconter tes personnages
- ABC
- Chiantos
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- Localisation : Habitant du Monde
Re: Vous et votre personnage JDR ?
Merci de nous avoir trouvé, et pas d'excuses. Tout le monde arrive un jour de nul part.Sabranise a écrit : ↑17 janv. 2022, 11:12 Je débarque un peu de nulle part, je m'excuse !
Je me présente. Je m'appelle Elie, j'ai 20 ans, je suis un étudiant qui vit à dans la banlieue parisienne. Je fais partie du club de JDR "Le Cercle Fantastique" sous le même pseudonyme 'Sabranise' qui situé dans la banlieue Sud de Paris depuis 2 ans et le JDR sur table me passionne depuis des années notamment INS, Cyberpunk Red, D&D5 etc...
Je ne sais pas si tu as cherché, mais il me semble qu'il y a un observatoire du jeu de rôle où ils font des statistiques tous les deux ou trois ans (quatre ?)Sabranise a écrit : ↑17 janv. 2022, 11:12 Je suis en train de faire une recherche qui concerne le monde du JDR et je souhaite rassembler un maximum de témoignages afin de pouvoir faire une synthèse et un travail dessus !
Récemment je me suis posé la question du lien entre le rôliste à son/ses personnage.s incarnés.
Et j'ai commencé à trouver le sujet vraiment intéressant pour en faire mon enquête et éventuellement en faire une synthèse. Puisque que contrairement aux autres supports tels que le cinéma interactif (Black Mirror : Bandersnatch par ex), le livre dont vous êtes le héros ou le jeu-vidéo, où le personnage que vous incarnez n'est souvent pas crée de toute part par vous, généralement il a déjà un physique, un caractère, un background, un style vestimentaire... (sauf les personnages pré-tirés).
C'est sur cet aspect là que le jeu de rôle sur table se démarque et que la question du lien du rôliste à son personnage mérite de se poser. Puisque que pour certains en fonction du temps passé à l'incarner, de la qualité du jeu autour de la table et de l'univers : certains personnages incarnés sont inoubliables et fortement liés à vous et d'autres absolument pas. Pourquoi ? Comment ?
Moi je veux bien répondre, mais comme dit le libriste, google, non merci.Sabranise a écrit : ↑17 janv. 2022, 11:12 Du coup, me voilà, j'enquête ! et j'ai préparé une liste de questions pour vous les rôlistes. Ça m'aiderait énormément dans ma démarche si vous répondez même à une seule question.
Questions :
1. Par rapport à votre personnage incarné, comment ce lien débute entre toi et le personnage que tu t'es crée / ou que le MJ t'a attribué? À la création? Durant le jeu ? Quand iel est mort ? etc...
Le lien, il ne débute qu'après une ou deux séances.
Avant, c'est un brouillon, une idée que l'on se fait vaguement de ce que l'on aimerait jouer. Voire une idée de ce que l'on pense que les autres attendent. Parfois on a du mal à comprendre ce que les règles vont imposer.
Les premières séances, on découvre le nouveau groupe, la nouvelle alchimie, on "essaye" son personnage, on le rode, et puis on l'enfile. Rien de sexuel. Peut-être que si au final. On se lie avec. On fini par comprendre comment il avance.
Au bout de quelques séances, on ne se pose finalement plus de questions. Il n'est pas nous, mais on est lui.
2. Mais alors, pourquoi cet intérêt à votre personnage incarné apparait ? Y a t-il des raisons particulières à cela ?
Complètement. En théorie, on a essayé de construire un personnage qui pourrait nous intéresser. Si le personnage ne nous intéresse pas, si le jeu ne nous intéresse pas, il n'y a finalement pas d'achat après la cabine d'essayage et on le remise au placard. Parfois on peut tenter, avec l'accord du MJ, un nouvel habit. Il m'est arrivé que mon Bigdo meurt en étant trop irascible et en tentant une absurdité. J'ai tenté un autre habit pour rester sur la table. Il ne m'a pas convenu. Alors parfois, on préfère sortir du magasin.
Après quelques séances, si l'habit fait le moine, ou le chevalier, espion, démon... c'est que notre pari était réussi. Et alors, oui, on est content et satisfait. Oui, on veut le garder.
L'intérêt est propre à chacun. L'univers joué nous propose une autre façon de voir nos situations personnelles, les défis rencontrés nous permette de nous sortir du quotidien, avec des règles que nous avons acceptés. Ce n'est pas juste le personnage qui nous intéresse. C'est lui, sa façon d'être, mais aussi son environnement. Je n'aurais aucun intérêt ni plaisir à jouer Albertine dans un Cthulu ou Rêve de Dragon. Sa place, c'est sur la toile.
3. Dans la vie quotidienne, avoir cet intérêt à ce personnage incarné vous pousse à faire des petites (ou grandes) choses différentes qu'un non-rôliste ne ferait pas ? Jusqu'où va cet lien ? (cosplay? Illustration? bouquin? autre chose?)
Il arrive de vouloir illustrer son personnage lors de rencontres à table, ou ailleurs. Pour ma part, la mug sur la table est forcément à l'effigie de mon personnage. Et j'ai pu poussé jusqu'à l'achat en brocantes de petits objets.
4. Concrètement, avoir des incarnations de personnages de jeu de rôle. Ca vous apporte quoi ? Ca vous donne quoi ?
Un personnage participe à une aventure. Avec ce costume là, le joueur (moi, mais j'aime faire des généralités parce que je me sens moins seul ) se glisse doucement mais pas complètement dans une autre dimension, le temps de quelques heures. Avoir un personnage, c'est avoir une porte vers un ailleurs. C'est construire un lien avec d'autres joueurs, que l'on n'aurait pas forcément dans d'autres circonstances. C'est un petit sentiment d'appartenance à un petit quelque chose d'autre. Car en ces années de réseaux sociaux, de communautés, mais aussi d'un internet hypra rapide et connecté, avec une société de consommation de tout tout de suite et je consomme sans m'arrêter... un petit groupe qui réchauffe, c'est agréable.
5. En tant que MJ qui a été déjà joueur, est-ce que vous ressentez une grande différence de ressenti dans vos personnages incarnés ?
En tant que MJ, on n'incarne pas un personnage qui nous sert de costume. On incarne une espèce de marionnettiste équilibriste qui déforme parfois des personnages que l'on voyait d'une certaine façon, en réponse aux contraintes inattendues posées par les joueurs. C'est un défi qui ne laisse pas toujours le temps de s'approprier en profondeur les traits de ceux que l'on articule. Le costume coince un peu aux entournures, mais le temps de l'adapter, on dois déjà en changer. Le joueur a cela de simple qu'il n'en incarne qu'un, et qu'il peut aller plus loin dans son utilisation.
Pour ma part (probablement pour mes joueurs aussi), mes PNJ me semblent toujours incomplets. Mais j'y travaille.
6. Est-ce que votre intérêt pour votre personnage peut s'arrêter? Si oui, comment ça se fait ?
Oui. Si le personnage arrive déjà bodybuildé, si le personnage arrive en cours d'aventure... il est plus difficile de s'imprégner d'une synergie, qui de fait va se déformer à votre arrivée. Si au bout de quelques séances la cohésion de groupe vous semble cahotante, si le passif du bodybuildé ne vous parle pas, le costume semble comme mal taillé et on ne tardera pas à l'enlever.
J'ai eu plusieurs personnages ainsi.
Zcorps. Je comblais une place dans un groupe. L'histoire me reste encore en tête après dix ans. Ce fut un échec.
Pathfinder, Ihana, la soeur de Bigdo, arrivée pour me permettre en tant que joueur de rester sur la table. Bodybuildée sans passif. Peut-être un temps de couture bien trop court ?
Les lames du cardinal. Aussi arrivé en milieu de partie. Le groupe était agréable, l'univers aussi. Mais Ghyslaine Havekash peut-être parce que ma première construction, était trop superficielle. D'ailleurs, je n'ai aimé reprendre que son nom. Certains le reconnaitront.
Dans le doute, ne pas hésiter à demander au MJ de nous aider à tailler le costume. Après tout, c'est lui le couturier.
7. Est-ce que ce lien à votre personnage aurait-il pu se faire sans la présence des personnages incarné par les autres joueurs ou même des PNJ du MJ de votre table ? C'est une construction collective alors ?
Complètement. Va tout seul dans un amphithéâtre, enfile un costume de ton choix et commence tes tirades. Regarde les autres te contempler et ne pas réagir voire se gausser. On se sent un peu seul pour le coup.
La synergie du groupe, la compréhension similaire du jeu, les discussions avec le MJ, tout cela participe activement à la réussite de l'immersion. Et l'habit fait le moine. C'est toujours mieux pour tester un costume, si on a de l'aide pour retailler ou simplement montrer les défauts.
8. Sinon est-ce que le souvenir d'un personnage incarné maintenant plus utilisé vous fait encore ressentir des émotions ?
J'ai failli dire que je ne choisi de garder que les moments plaisants. Oui, mais uniquement pour ce qui concerne les relations entre joueurs. Pour le personnage, je garde tout.
Par exemple la tirade on ne peut plus stupide de Ghyslaine Havekash lors d'une embuscade (à voix haute évidement et qui a fait échoué l'effet de surprise) ; ou la mort stupide de Bigdo Dogbi qui touche une porte avec une rune d'avertissement (tu avais qu'à apprendre à lire le runique...) ; mais aussi la mort violente de mon gentilhomme, poussé dans la lave juste parce qu'il a voulu joué aux héros (Epic Fail en multitable, mais la partie était excellente) ; ou bien la mort de ma compagne, en tenue de mariée, attentions aux âmes sensibles
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Quelques questions par des personnes non-rôliste :
9. Y a-t-il des moments dans vos vies quotidiennes (quand tu es dans le métro/rer, quand tu es au boulot/à la fac, en famille/entre potes ou encore quand vous rêvassez /fantasmez sur une vie différente; etc.) quand une émotion bonne ou mauvaise vous fait penser à votre personnage? Quand une situation/interaction désagréable survient tu t'imagines -a postiori- avoir réagit différemment selon le caractère de ton personnage?
Non. Le personnage est là pour un moment de jeu. Au travail, il n'est pas là. C'est bien simple, je ne connais pas toutes les caractéristiques par cœur, et souvent je suis un poisson rouge. Mireille Dumas est avec toi ? Je plaisante, mais pour comprendre, tu peux regarder son émission d'il y a quelques dizaines d'années si tu veux. Je n'ai pas le lien de la vidéo avec moi mais elle se trouve sur internet (peut-être même sur notre forum).
10. Est-ce que vous incarnez vos personnages de façon théâtrale ? Est-ce que le caractère de celui-ci vous affecte d'une manière ou d'une autre? Et/ou affecte les autres ?
Le "théâtrale", c'est par définition pour moi une exagération de notre comportement. C'est rendre remarquable ce qui peut-être normal. Peu de jeux ou peu de scènes se prêtent à cela. Car quand tu dit Théâtrale, je pense à la comédie Antique, ou à la comédia Del Arte. Rien de sobre.
Cependant tu fais probablement référence au fait de simuler simplement l'action, sans grandiloquence ? Alors oui, parfois, il est intéressant de jouer l'action, mais simplement parce que le moment se prête, ou que le MJ attend un évènement particulier. Et c'est fait de façon sérieuse. On peut parfois remarquer une atmosphère bonne enfant autour d'une table, et alors oui, le comédien peut entrer en scène. Mais il a en théorie l'aval de tout le groupe. Groupe entier qui est prêt à se retrouver dans cet état d'esprit.
Peu de jeux invitent explicitement au théâtre. Peut-être simplement par ce que ce type de mise en scène ne permet par de poser une ambiance particulière. Le GN, ou les huis clos le permettront, mais ce sont des jeux bien à part, avec des personnages taillés pour.
11. Quand votre personnage meurt, qu'est ce que ça vous fait ? Faites-vous quelque chose de particulier ?
Ah oui. La mort non choisie de mes personnages me laisse un goût d'échec. Une amertume au fond de la gorge qui me dit que c'est injuste.
Être poussé dans la lave par le MJ alors qu'on voudrait réagir et qu'il refuse, c'est une arrête coincée dans le gosier.
Avoir son âme aspirée par un être maléfique alors qu'on a pas compris que les menaces étaient sérieuses parce que tout le reste du jeu le MJ était souple, cela nous choque.
Et oui, je fais quelque chose de particulier. Je marmonne que je ne suis pas content. Je deviens grincheux. Parce que je me sens impuissant. Et puis je boude et passe à autre chose. C'était mon costume quoi ! Je l'aimais bien ! Pourquoi tu l'as déchiré ?!
12. Est-ce que vous sortez de votre zone de confort quand vous inventez des personnages ou est-ce qu'il sont fait à votre image ?
J'essaye de faire des personnages qui ont quelque chose d'horripilant, ou d'handicapant. Je ne crois pas les faire à mon image. Et pourtant. Tout le monde affirme qu'ils sont moi.Grincheux. Rouspétant. Chiants...
Non. Je le répète. Ils ne sont pas nous.
Mais nous pouvons être eux.
13. Qu'est-ce qui vous motive à inventer ces personnages et ultimement à tisser des souvenirs avec eux ?
La partie. Si j'ai créé Albertine, c'était pour jouer sur un certain Univers, avec un certain MJ et un certain Groupe. Quelque chose aurais été différent qu'Albertine n'aurait pas vu le jour. Le costume idéal ne se créé pas tout seul.
14. Est-ce que vous parlez de vos parties et de vos personnages à votre cercle intime (amis/conjoint/famille) ?
Je peux évoquer l'univers, le jeux, le groupe, le personnage, mais pas les parties. Le cercle intime peut ainsi comprendre ce que j'aime jouer, avec qui, pour quelles raisons, mais il n'a pas besoin d'être surchargé d'informations.
En quoi cela intéresse ma mère que cette semaine j'ai faille rater le train pour fuir à cause de mon bateau interdit qui a coulé ? Ce n'est pas la famille qui joue. Ce n'est pas elle qui s'immerge dans cette dimension. Alors j'épargne ces détails.
15. Est-ce que le jeu de rôle et l'incarnation de votre personnage vous permet de vous évader? Si oui, de quoi ?
Si en dehors du temps de jeux je ne pense pas à mon personnage ou aux parties, l'inverse est tout aussi vrai.
Être concentré sur de la broderie, en regardant un film, en bricolant sa voiture, ou en jouant à un jeu vidéo ou de rôle, le principe est le même. Notre esprit se concentre sur autre chose que sur le quotidien, avec d'autres défis, d'autres questionnements. Cette question n'est pas propre au jeu de rôle.
Si tu aimes ce que tu fais, tu te concentre dessus. En l'occurrence, le groupe de coéquipiers, le maitre de jeu, l'univers, les défis posés, et mon personnage qui s'imbriquent dans tout cela, j'aime. Alors je ne pense pas au "de quoi", et mon "de quoi" reste de ma vie privée que je n'indiquerai pas ici.
Il y a une partie sur le forum dédiée aux moments qui nous ont marqués dans les parties. C'est peu fournie, mais peut-être y as-tu accès ?
Par l'unique Bouille* du Magnofetou !
Si tu ne m'écoutes pas, je vais te jeter un sort dont tu te souviendras !
*Oui, je crois qu'il s'agit bien d'un "B" ici. Avec un "C", ce serait une tout autre version, beaucoup moins poétique.Si tu ne m'écoutes pas, je vais te jeter un sort dont tu te souviendras !